GLAUQUE + BRUANT + RARI

22 mars 2024 • Reflektor

  • GLAUQUE
  • BRUANT
  • RARI

TICKETS DISPONIBLES JEUDI 9 NOVEMBRE À 10H

GLAUQUE

Qu’est-ce que Glauque ? Une couleur ? Une ambiance ? Une époque ? Ou bien le tout résumé dans les exploits d’un groupe dont la genèse remonte à 2017 quand Louis Lemage, étudiant en rupture de cursus qui souhaitait transposer ses textes écorchés en chansons, réalise quelques maquettes avec Aadriejan Montens, élève au conservatoire de Namur en Belgique. Quelques mois plus tard, Baptiste et Lucas, eux-mêmes étudiants au Conservatoire les rejoignent et les quatre ne tardent pas à donner leurs premiers concerts, rendant nécessaire l’adoption d’un nom. Glauque donc.
Faisant suite à l’EP Glauque, un maxi de 6 titres qui regroupait leurs premiers singles, Les gens passent, le temps reste est leur premier album. Comme le nom du groupe qui joue de la polysémie, la musique de Glauque se distingue par son ambivalence à exprimer le mal et la rage de vivre. « Faire face à la perte avec ce qu’elle laisse en nous de bon et de moins bon » : voilà abrégé l’esprit parcourant les 12 titres de Les gens passent, le temps reste. Une perte qui ne se limite pas à la sensation d’impermanence que trahit le titre de l’album, ni au Deuil que porte sur 10 minutes le morceau final. Elle ne coïncide qu’en partie à la rupture amoureuse de Bleu.e, au désenchantement de Plan Large, au fatalisme de Pas le Choix.
Non, ce qui semble avoir été perdu en chemin serait plutôt le sentiment même d’exister. Ou d’exister mal, incomplètement. D’où cet élan de lucidité refondateur qu’exprime Plusieurs Moi où Louis est renvoyé à lui- même, à ses doutes lui faisant déclarer « je ne suis pas un artiste ». D’où les autoportraits sans concession de Friable et Noir, où les mots dénoncent les impostures, celle de l’auteur comme celles propres à tout un chacun, quitte à en sortir avec le visage meurtri d’un boxeur après le gong. Si l’on pense passagèrement à l’art de l’autoflagellation cher à Brel, les beats industriels, comme produits par les valves et les soupapes de la salle des machines d’un brise-glace, nous ramènent irrémédiablement à une implacable modernité dont on ne peut échapper que par l’ivresse, de la danse notamment. Chaque texte s’apparente ainsi à un saut dans l’abîme d’une époque dénuée d’horizon. Fonder une famille ? Rance y renonce définitivement. Une démarche nihiliste ? Plutôt une quête de vérité. Ne mentir ni à soi-même, ni aux autres. Admettre que l’on puisse être multiple dans un monde qui répugne à reconnaître toute complexité. Supporter la mortalité sans chercher la moindre consolation dans un passé mythifié, sans quérir le refuge d’une mélancolie saturnienne, sans croire à l’amour tout en le cherchant. Et faire du désespoir un lien combatif.

BRUANT

Véritable pot-pourri de sonorités électro entrainantes et de mélodies volubiles
et poétiques, bruant dévoile des paysages sonores progressifs passant de la
rêverie à la révolte.
La démarche créative du groupe est le mélange des sonorités classiques du
piano, de la rythmique stimulante de la batterie et de l’atmosphère aussi
énergique qu’extatique des synthés. La formation trouve son équilibre dans le
doute qu’elle laisse planer sur la définition de sa musique ; on est à la fois face
à un trio d’électro, de rock et de jazz.
Les trois musiciens ; Charles Michaux claviériste, Julien Derenne batteur et
Antoine Wargnies pianiste, ont traversé les frontières linguistiques et se sont
rencontrés durant leurs études respectives aux conservatoires de Namur,
Bruxelles et Gand.
Après plusieurs années, bercés par les formations académiques, une envie de
vent frais, surmontée d’inspirations nourries de nombreuses influences font
éclore le groupe.
Cet automne 2023, le trio prend son envol avec son premier single “Déjeuner”
annonçant par la même occasion la couvaison d’un premier EP.

RARI

RARI est un projet de musique électronique solo créé par le producteur Raphaël Jomaux, basé à Bruxelles. Au fil du temps, RARI s’est forgé une identité musicale distinctive et visuellement immersive qui mêle des sensibilités pop à des paysages sonores dissonants. En embrassant cette dualité, RARI transcende les frontières des genres et crée un univers où s’entremêlent luminosité, mélancolie, espoir et rage. Les histoires sont véhiculées par des EP narratifs, s’inspirant non seulement des styles de clubs traditionnels, mais aussi de la structure du post-rock. En novembre 2023, RARI dévoilera un nouvel EP 4 titres intitulé « Dissolve ».
« Dissolve » aborde le thème du dépassement de l’ego pour se libérer de l’enfermement mental et embrasser de nouvelles perspectives. Pour ce projet, RARI a incorporé des voix provenant d’Internet à ses harmonies, pitchées et hachées.

L’EP s’ouvre sur « Ego Death », un morceau qui incarne fortement ce récit, avec des paroles qui servent de mantra transcendantal.

« IFT » explore le concept de la recherche de l’évasion, mêlant des harmonies légères et aériennes à des voix chargées d’émotion pour créer une fusion distincte et sincère.

L’EP prend une tournure plus club dans sa deuxième partie, avec « Steady State » qui fait monter le tempo à près de 130 BPM. Ce titre combine habilement des éléments de club avec les mélodies éthérées propres à RARI.

Pour clore l’EP, « Boy » est un solide morceau de club où des éléments mélodiques dissonants entrent en collision avec une section rythmique puissante, offrant un final captivant.

Rari, producteur belge en pleine ascension, rejoint les rangs d’Unreel avec sa première contribution. Prévu pour le 24 novembre, son premier EP, ‘Dissolve’, est le point d’entrée idéal pour découvrir la personnalité musicale changeante de Rari et le labyrinthe d’influences qui innervent ses productions. Passant avec agilité de l’electronica au break, en passant par l’ambient, le kosmische et des digressions plus prog orientées techno, il modèle son propre alphabet en marge de la dance music euphorisante et sert de support à une séance d’introspection approfondie.

Tout comme la pochette lève le voile sur le cruel paradoxe qui sert de moteur à la musique, l’ambiguïté de notre monde et le rôle passif-agressif que nous y jouons, les explorations sonores de Rari évoquent la nostalgie mais ne se contentent pas d’une promenade sans impact dans le passé, poussant plutôt à revisiter nos contradictions et à avancer le menton levé. Le morceau d’ouverture nous précipite dans cette mare trouble des sentiments dont s’inspire Rari. Un uppercut direct à notre société dirigée par l’ego et ses lieutenants sédentaires, ‘Ego Death’ évoque des images mentales de solitude générée par l’IA et des paysages sonores électroniques classiques et les injecte d’une main tech EBM robuste, convergeant de manière poignante vers un climax en troisième partie qui nous submerge avec un poids émotionnel écrasant.

Attestant du mélange caractéristique de Rari entre les courants qui guérissent l’âme et les riptides funestes, ‘IFT’ s’impose avec panache et une honnêteté déchirante, se frayant un chemin à travers de multiples rideaux d’arpèges en cascade et de lignes de synthétiseurs inspirées de la trance pour s’imposer. Steady State’ est un hybride de techno et de house plus excentrique, mais imprégné de la palette de nuances ambivalentes de Rari, il se développe en un monstrueux chugger de pic-time, prêt à faire exploser son message teinté à travers les pièces pour un effet asservissant. Pour finir, ‘Boy’ voit Rari passer en mode psychoactif-Italo sur une pop post PC-music, avec son groove endiablé qui nous emmène sur une route démente de l’avenue Moroder à Trancey-ville, en bon héritier de l’héritage festif de son pays. Inondation sensorielle aux quatre vents.